Aujourd’hui, le travail ne paye pas assez. Le travail doit payer plus que l’assistanat et que l’économie souterraine, c’est une question de dignité, de justice mais aussi d’efficacité économique. Nous avons 6 millions de chômeurs et pourtant les entreprises n’ont jamais ressenti autant de mal à embaucher.
Notre objectif doit être d’augmenter dans les 5 ans le salaire net de 10%, hors inflation bien entendu, pour la majorité des Français. Cela devra se négocier année après année dans le cadre de conférences salariales nationales.
Ce sont les entreprises qui paient les salaires et elles savent, dans cette période où les pénuries de main d’œuvre se multiplient, qu’elles doivent faire un effort. L’Etat dispose de leviers puissants pour les y inciter, dans une logique de donnant/donnant, qu’il s’agisse de la baisse des cotisations familiales patronales, des allègements de charges dits Fillon sur les bas salaires, de la baisse des impôts de production ou de la nécessaire flexibilisation du temps de travail pour permettre de travailler plus.
Mais, l’Etat a aussi des leviers directs que je n’hésiterai pas à employer. Jusqu’à 2,2 SMIC, les salariés acquittent 6,9% de cotisation vieillesse sur leur salaire brut (8,3% de leur salaire net) : ces cotisations pourraient être prises progressivement en charge par l’Etat à l’issue des discussions annuelles, conduisant mécaniquement à une hausse du salaire net.
Ma priorité économique est une baisse des cotisations sociales qui profitera clairement aux Français qui travaillent. Au total, le supplément de revenu pour les salariés serait financé pour un tiers par des économies sur les dépenses publiques et la lutte contre la fraude, pour un tiers par des redéploiements de recettes fiscales et pour un tiers par les entreprises dans le cadre d’un donnant/donnant.
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