Retrouvez le discours de Valérie Pécresse lors du meeting national à l'occasion des élections européennes pour François-Xavier Bellamy.
Monsieur le Président du Sénat, cher Gérard LARCHER,
Monsieur le Président du PPE, cher Joseph DAUL,
Monsieur le Président de LR, cher Laurent WAUQUIEZ,
Monsieur le Président des Centristes, cher Hervé MORIN,
Monsieur le Président du groupe LR à l’AN, cher Christian JACOB,
Monsieur le Président du groupe LR au Sénat, cher Bruno RETAILLEAU,
Mesdames et Messieurs les parlementaires et les élus,
Cher François-Xavier, chers candidats,
Mes chers amis,
Bienvenue en Ile de France.
Avant toute chose je souhaiterais que nous puissions tous collectivement nous unir à l’hommage national qui a été rendu hier à Cédric DE PIERREPONT et Alain BERTONCELLO, nos deux commandos de marine, qui ont mené jusqu’au bout du sacrifice leur engagement pour la France. Et j’associe à nos pensées tous nos militaires tombés en opération loin de leur foyer pour défendre les valeurs qui nous sont précieuses. Je vous demande de vous lever pour une minute de silence. Je vous remercie.
Ce soir, ici à la Porte Maillot, notre rendez-vous, c’est d’abord le rendez-vous de l’amitié.
Il y a un peu plus de trois ans, lors d’une campagne régionale au couteau, notre adversaire politique, Claude Bartolone, alors président de l’Assemblée Nationale, n’avait pas hésité, avec un parfait cynisme, à franchir toutes les lignes rouges de la morale politique en m’accusant de vouloir défendre les intérêts de « la race blanche ». Quelques semaines seulement après la tragédie du Bataclan qui avait endeuillé tout le pays, il a voulu « racialiser » la campagne régionale en espérant coaliser contre nous à la fois la gauche et la banlieue.
A ce moment là, un jeune philosophe, élu de Versailles, qui n’appartenait encore à aucun parti politique, a pris sa plume, pour dénoncer ce qu’il fallait bien appeler par son nom : « un racisme à l’envers ». Cette attaque était d’autant plus irresponsable qu’elle attisait les haines, au lieu d’apaiser une société française encore sous le choc des attentats.
Ce philosophe qui est venu avec panache nous soutenir, vous l’avez tous compris, c’était toi François Xavier.
En 2015, tu étais là. Et aujourd’hui, c’est à mon tour d’être là. A tes côtés.
Dans cette campagne, tu rassembles des personnes qui me sont proches, par l’histoire et les combats politiques partagés.
Je pense à Arnaud DANJEAN, spécialiste reconnu et respecté au Parlement européen sur les questions de défense, mais aussi bien sûr à Agnès EVREN, ma Vice-Présidente à la culture, qui défend en Île de France notre stratégie ambitieuse d’accès à la culture pour tous. La culture qu’elle saura placer au cœur de l’identité européenne.
Tu as également dans ton équipe Fréderic PECHENARD, mon Vice-Président à la sécurité. Nul doute qu’il saura apporter son immense expertise à la sécurité de notre continent si menacé.
Et enfin, Geoffroy DIDIER, mon vice président au logement, avec lequel je mène une lutte acharnée contre les quartiers ghettos qui enferment leurs habitants dans une spirale mêlant délinquance, communautarisme et radicalisation. Nous voulons les détruire et les reconstruire, nous mobilisons les fonds sociaux européens pour cela.
Alors oui, notre rendez vous, c’est celui de l’amitié, et c’est aussi le rendez vous de la fidélité.
Fidélité à une famille politique, Les Républicains, qu’Emmanuel Macron a laissée moribonde en juin 2017, engloutie par la vague « En Marche ».
Eh bien si nous sommes si nombreux ici ce soir Porte Maillot, c’est pour le dire haut et fort :
La droite et le centre ne sont pas morts. Nos valeurs ne sont pas mortes.
Je crois au contraire que jamais nos solutions n’ont été aussi nécessaires à la France.
D’abord parce que la France est en overdose fiscale. Mais les baisses d’impôts financées à crédit et les chèques sans provisions, à trois semaines des élections, ce sont des miroirs aux alouettes. Je le dis clairement : il n’y aura pas de baisse des impôts durable sans baisse des dépenses publiques. Cela nécessite beaucoup de courage, celui qui manque au Gouvernement !
Mais la France est aussi en crise d’autorité. Nous n’en pouvons plus semaine après semaine, de voir les émeutiers saccager et piller les centres villes. Ils ne sont plus, depuis longtemps, des gilets jaunes, mais bel et bien des cagoules noires qui veulent mettre à bas nos institutions. Quand le gouvernement prendra t’il enfin des sanctions dissuasives, exécutées sans délai, pour ramener l’ordre dans notre pays ?
La France est, enfin, en crise de cohésion. Quand nos territoires ruraux abandonnés s’appauvrissent, quand nos banlieues abandonnées se communautarisent et se radicalisent, la République recule et c’est à nous de lui redonner son nom : égalité, fraternité, laïcité !
Aujourd’hui j’en ai la conviction la France a besoin de nos idées, de notre courage, de nos solutions.
Parce que nous sommes de ceux qui choisissons, et qui choisirons toujours :
La liberté contre l’égalitarisme
La responsabilité contre la culture de l’excuse
L’esprit d’entreprise contre la bureaucratie
La solidarité contre l’assistanat
Mais aussi l’amour de la nation et l’envie d’Europe. Car nous sommes fidèles à l’ambition du Général de Gaulle, qui voyait la France Grande dans une Europe Indépendante des autres puissances. Face aux volontés hégémoniques des Etats-Unis de Donald Trump, de la Russie, de la Chine, à la menace terroriste islamiste, aux déséquilibres migratoires, plus que jamais nous devons peser, influencer, changer une Europe trop bureaucratique et trop faible. C’est pourquoi nous devons plaider aujourd’hui pour une France plus forte dans une Europe plus politique et plus puissante. Une Europe protectrice et conquérante à la fois.
Notre rendez-vous ce soir, c’est donc aussi celui de la nécessité. Nécessité d’incarner une autre voie, une alternative, à la fois à Emmanuel Macron et à Marine Le Pen.
Oui il faut incarner une troisième voie :
Ni Mme Le Pen qui prétend défendre la France en affaiblissant l’Europe,
Ni Emmanuel Macron qui prétend défendre l’Europe en affaiblissant la France.
Nous, nous sommes à la fois patriotes et européens !
Regardez Mme Le Pen, qui s’allie avec le conseiller de M. Trump et avec M. Poutine, dont le seul objectif est de casser l’Europe.
Que dit Steve Bannon, l’homme « qui a fait Donald Trump « ? « Je vais planter un pieu dans le cœur de l’Europe ». Peut-on être plus clair ?
Non, ce n’est pas la France que Marine Le Pen défend, c’est la fin d’une Europe puissante qui nous protège, qui nous projette, qui nous renforce dans le Monde.
Le FN qui prétend défendre la France, c’est aujourd’hui en réalité le parti de l’étranger.
Les Nationalistes en Europe sont des impasses pour les peuples, regardons leurs premiers dégâts :
L’Italie est en panne et affiche une croissance zéro que M. Salvini se révèle incapable de ranimer.
La Grande Bretagne sombre dans le chaos politique. Le Brexit est une telle impasse que les Britanniques n’arrivent pas à lâcher prise et à sortir de l’Europe, alors que les relocalisations d’entreprises se multiplient.
Alors, disons-le aux populistes de tout poil : dire aux peuples ce qu’ils ont envie d’entendre, plutôt que la vérité et multiplier les boucs émissaires pour se défausser de ses responsabilités, cela n’a jamais fait, cela ne fera jamais, un cap, une direction ni une ambition pour une grande Nation.
Pour nous le populisme c’est non !
Quand on regarde ensuite M Macron, on ne peut qu’être frappés du décalage entre ses paroles et ses actes. Le Président est un fervent adepte du double langage, et nous en faisons les frais !
Concrètement, ici même, dans notre région :
Double langage quand Emmanuel Macron prétend qu’il veut renvoyer les migrants clandestins dans leur pays, alors qu’en même temps, il m’oblige à rétablir 50% de réduction dans les transports pour les clandestins, que j’avais supprimée. Ne nous étonnons donc pas de voir se concentrer à Paris les « Dublinés » ces clandestins arrivés dans les autres pays d’Europe qui préfèrent venir bénéficier de nos primes à l’illegalité !
Double langage, quand Emmanuel Macron dit vouloir lutter contre les travailleurs détachés et qu’il critique en même temps la « clause Molière » que j’ai instaurée ! Cette clause impose en effet un traducteur lorsque les ouvriers d’un chantier ne parlent pas Français pour assurer leur sécurité. Cela renchérit bien sûr le cout desdits travailleurs pour limiter le dumping social européen. Heureusement nous avons eu juridiquement gain de cause, et la clause Molière est désormais appliquée dans tous les marchés franciliens, contre la volonté du gouvernement !
Double langage, enfin, quand Emmanuel Macron prétend défendre le principe de subsidiarité et lutter contre la bureaucratie européenne, et qu’on apprend que nos trains de banlieue neufs risquent de ne pas pouvoir circuler parce que la règle européenne a changé et que désormais c’est Bruxelles qui fixe l’espacement des fauteuils des trains, même ceux qui ne rouleront jamais hors de nos frontières ! Et le gouvernement refuse de nous donner une dérogation. Elle est où la subsidiarité ? Combien cela va nous coûter ? Combien de retards vont prendre les trains ?
Immigration, travailleurs détachés, normes absurdes, champions industriels européens, politique agricole commune... autant de signe de l’impuissance française en Europe, autant de sujets sur lesquels nous n’avons pas su imposer nos points de vue!
En votant la République en Marche, qui peut croire que ca va changer ?
Alors oui la droite et le centre rassemblés ont une troisième voie à incarner, celle d’une France forte, qui assume le retour à l’ordre, les réformes courageuses, l’esprit d’entreprise et une vraie ambition sociale... et qui veut une autre Europe, maîtresse de ses frontières, fière de ses valeurs, prête au rapport de force avec les autres empires, qui construit des champions européens et qui impose une vraie réciprocité commerciale, avec des barrières sociales et environnementales.
Mes chers amis, nous sommes aujourd’hui dans la dernière ligne droite.
Il nous reste dix jours pour convaincre.
Dix jours pour réussir le défi de l’élargissement de la droite.
Dix jours pour faire revenir à nous les électeurs qui nous ont quittés pour soutenir Emmanuel Macron.
Alors j’entends seriner le seul argument du gouvernement : il serait là pour faire barrage à Marine Le Pen. Il faudrait soi-disant voter utile et donc voter pour eux !
Mais le Président de la République se trompe, il vous trompe !
Le barrage à Marine Le Pen il ne se fait pas en France, il doit se faire au Parlement Europeen.
Et au Parlement européen, Emmanuel Macron est singulièrement isolé.
Ses élus du « ni droite ni gauche » seront des « sans parti fixe ».
Ils pèseront peu et leur voix ne portera pas.
Alors que nos élus Républicains et centristes siégeront, eux, au Parti Populaire Européen, le premier parti d’Europe, aux côtés notamment de la puissante CDU allemande.
Le Parti Populaire Européen, que nous présidons aujourd’hui grâce à toi cher Joseph, c’est le vrai rempart contre les dérives nationalistes de Le Pen ou Salvini. Il est donc indispensable que la France y soit fortement représentée, pour ne pas laisser le leadership de l’Europe à nos alliés d’Europe de l’Est ou du Nord.
Il faut un PPE fort face aux extrêmes. Et au sein du PPE un couple franco-allemand équilibré.
C’est pourquoi, je vous le dis : Le vote qui fait barrage au Front National, c’est nous ! Le vote qui renforce la place de la France au Parlement Européen, c’est nous ! Le vote qui pèse en Europe c’est nous !
Alors mes chers amis, il est temps que la France inspire à nouveau l’Europe, il est temps que l’Europe inspire à nouveau le monde.
Nous devons renouer avec l’époque, pas si lointaine, où Nicolas Sarkozy, alors Président de la République, au sortir de la Présidence française de l’Union Européenne, en 2009, imposait son leadership en Europe et nous fixait comme cap « Quand l’Europe veut, elle peut ! »
C’est fidèles à ce message que je vous demande de vous mobiliser : en avant pour l’Europe et pour la France !
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