
La France est malade d’une Autorité en lambeaux et d’une Justice sous l’eau. La situation est grave mais elle n’est pas une fatalité. Encore faut-il ne pas garder la tête dans le sable en se réfugiant dans le déni. Pour certains, mieux vaut le « pas de vagues » que la vague de la vérité et de l’autorité.
Face à la violence qui monte, le peuple hurle son incompréhension, sa peur, sa colère. Non, il ne délire pas : toutes les vingt minutes, on relève un refus d'obtempérer ; toutes les heures, une attaque avec arme ; tous les jours, plus d'un millier d'agressions. Sans parler du narcotrafic, cet État contre l’État. Mais les déconnectés de la réalité et les ricaneurs de la bien-pensance répondent : « sentiment d’insécurité », « faits divers », « exploitation politicienne ».
Je connais ces critiques et ces procès en extrémisme. En tant que Présidente de la Région Île-de-France, j’agis très fermement sur les questions de sécurité.
La gauche me reproche cet interventionnisme. Elle m’accuse de faire le jeu des populistes. Je lui réponds que ce qui fait leur succès c’est l’angélisme de l’inaction ! Quant à l’extrême droite, elle a toujours voté contre toutes mes mesures de sécurité. La raison en est simple : le RN se nourrit de l’insécurité. Il surfe sur la peur. Mise sur la lâcheté des politiques. Il est mal tombé : j’assume de vouloir l’ordre républicain, partout et pour tous !
Le constat, on le connait. Nos forces de l’ordre font ce qu’elles peuvent mais se sentent désarmées face à l’épidémie de la délinquance et du crime. Notre justice est débordée, au point d’être encouragée à ne plus prononcer de peines d’emprisonnement mais de substitution. C’est la prison « hors les murs » qui ne dissuade pas les hors la loi. Quant aux agents de la pénitentiaire, ils font au mieux dans un univers carcéral qui ressemble parfois plus à l’école du crime qu’à l’école de la sanction et de la réparation.
Pour la première fois depuis longtemps – je veux le saluer ! – nous avons un ministre de l’Intérieur et un ministre de la Justice, tous deux alignés sur les mêmes objectifs de fermeté. Mais ils se heurtent à une majorité du « en même temps. »
L’urgence est pourtant là. Faut-il la victoire électorale des populistes ou la révolte des citoyens acculés à l’auto-défense pour comprendre que la sécurité est le défi vital de la République ? Oui, l’enjeu est vital, et c’est la raison pour laquelle nous ouvrons le débat et avançons des pistes pour réagir.
Aux côtés des forces de l’ordre, dont il faut débureaucratiser les tâches, les polices municipales doivent disposer de plus de pouvoirs. La justice doit être beaucoup plus rapide, avec des peines dissuasives. Dès leurs premiers délits, les mineurs et les primo délinquants doivent sentir le bras ferme de la justice. Pour eux, il faut des courtes peines d’emprisonnement et de recadrement exécutées dans des établissements adaptés.
Le défi est immense car le mal est profond. Pour l’éradiquer, il faut changer de logiciel, oser de nouvelles politiques, bousculer les tabous qui sont les paravents de l’impuissance publique.
Le temps est venu de sortir des chemins battus et rebattus qui sont des impasses. Comme vous le savez, notre mouvement « Libres ! » se veut un carburant intellectuel de la droite et de la France. Aussi, je veux partager avec vous nos propositions pour sortir des tabous en matière de sécurité et de justice.
Nos 11 propositions
1. Oser la sanction immédiate des mineurs
Fin de la césure pénale, comparution et sanction immédiates.
Spécialiser les juges des enfants : un au civil et un au pénal.
Fin de l’automaticité de l’excuse de minorité. Elle doit devenir l’exception et non la règle.
En cas de doute sur la majorité d’un délinquant, proposer un test osseux et présumer la majorité en cas de refus.
Industrialiser les Travaux d’intérêt général, dans les 3 mois, avec sanction financière automatique s'ils ne sont pas respectés.
2. Oser les sanctions efficaces
Sur les flagrants délits, confiscation des deux roues lors des rodéos sauvages et des véhicules lors des transports de drogue, et autoriser la vente immédiate au profit de l’État.
Indemnisation des victimes y compris par la saisie des minima sociaux ou des allocations familiales pour éviter l’insolvabilité organisée des délinquants.
Généraliser les mesures d'éloignement des quartiers/villes en cas de harcèlement (harcèlement scolaire, harcèlement de rue…), y compris pour les mineurs.
3. Oser la sanction les familles défaillantes
Suspension des allocations familiales pour les familles qui ne coopèrent pas avec la justice et refusent d'encadrer leurs enfants.
Expulsion des logements sociaux pour les parents complices qui vivent du narcotrafic de leurs enfants, sur réquisition du maire. Radiation des listes de bénéficiaires des HLM pour une durée de 5 ans.
Couper les accès aux aides facultatives locales aux mineurs délinquants et à leurs familles. (Aide aux vacances, au sport, à la culture, au permis de conduire…).
4. Oser la levée de l’anonymat sur les réseaux sociaux au niveau français et européen
5. Oser faire du maire le juge de paix pour désengorger la justice
Pour les délits d’injures et outrages, les troubles de voisinage, le harcèlement de rue, les dégradations et tags, l’absence d’assurances, la conduite sans permis. Toutes les plaintes pour lesquelles il n’y aura pas de poursuites pénales et celles qui ne nécessitent pas l’intervention d’un juge.
Rendre obligatoire le Conseil des droits et devoirs des familles, présidé par le maire, dans les villes de plus de 10 000 habitants.
6. Oser la transformation des Polices municipales en vraies polices de proximité
Contrôles d’identité, chiens renifleurs, fouilles des coffres, utilisation des drones…
Armement obligatoire pour toutes les grandes villes comme Paris, Grenoble et Nantes.
7. Oser les innovations technologiques que les criminels utilisent contre la société
Drones, vidéo algorithmique dans l’espace public et les transports, reconnaissance faciale à l’entrée des transports pour les personnes dangereuses recherchées.
Organiser des conférences de consensus avec les citoyens et les professionnels pour déterminer les cas d’usage de ces technologies.
8. Oser dire que les centres éducatifs fermés sont un échec
Créer des nouveaux centres de rééducation civique et morale. Centres fermés pour les mineurs, avec une formation et un projet éducatif fort.
9. Oser les courtes peines de prison
Contrairement à toute la politique pénale des dernières années, prononcer et faire exécuter immédiatement des peines courtes de détention, dans des centres de détention à sécurité allégée, pour casser la spirale de la délinquance et prévenir de la récidive.
10. Oser les prisons différenciées pour mettre un terme aux prisons passoires et à l’école du crime.
Prisons à très haute sécurité pour les détenus radicalisés, les personnes condamnées pour faits de terrorisme et les détenus particulièrement dangereux.
Centres de détention à sécurité allégée, pour accueillir exclusivement les courtes peines, avec un projet fort de réinsertion.
Octroyer un avantage financier aux communes qui facilitent la construction d’un centre de détention sur leur territoire. Intégrer les places dans les quotas de logements sociaux. Exonérer de Taxe foncière pendant 5 ans les propriétaires riverains.
11. Oser l’obligation de réinsertion des détenus exemplaires dans les grands groupes et les grandes collectivités.
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